Actualité publiée le 20 décembre 2018
Retrouvez le commentaire de Jean-Marc BOEUF suite au CTM. Pour l'Académie de Grenoble, ce sont 11 postes qui vont disparaître. Inacceptable au regard de la situation actuelle de notre Académie
Le tableau des suppressions de postes a été présenté en CTM pour l'ensemble des académies.
Voici les commentaires de notre Secrétaire Général :
"Cela confirme ce que nous savions déjà, - 400, l'administration centrale à elle-seule devant absorber 10% du total: l'abandon de SIRHEN n'y est peut-être pas pour rien mais à ce stade nous n'en savons pas plus.
Vous trouverez en rubrique publications le document complet sur les mesures de rentrées.
S'agissant des moyens enseignants, la méthode de présentation adoptée a recueilli la désapprobation de la plupart des organisations syndicales.
A ce propos Je vous livre ce qu'en dit Emmanuel Magerildon pour notre fédération:
A ce stade, on peut déjà avancer que le ministre cherche à minimiser les suppressions de postes prévues à l'Éducation nationale, en manipulant et mélangeant allègrement les chiffres (entre dotations postes et dotations horaires).
Le ministère réussit ainsi l'exploit d'annuler, sur le papier, les 2250 suppressions de postes dans le 2nd degré en les compensant par le recours aux heures supplémentaires ainsi que la suppression d'un certain nombre de décharge horaire dans les académies. La dégradation des conditions d'exercice risque de ne pas résister longtemps à ces habillages comptables.
Je vous livre cet élément car il est caractéristique de la manière dont le ministre embellit ou minimise ce qui le gêne: personne n'est dupe mais c'est à nouveau la qualité du dialogue social qui en pâtit.
Cette situation m'a conduit à m'exprimer avec une certaine véhémence rappelant au passage que ce gouvernement depuis le début n'avait fait qu'humilier les syndicats (ce sont notamment les mots de Hervé Le Brasdémographe et historien)
Vous voyez que le document n'apporte aucunes données qualitatives, ils vous appartient de faire parler les recteurs et de nous remonter les choix effectués, puisqu'il est laissé à la discrétion exclusive des académies la répartition entre BOP, services et EPLE.
A notre demande, la secrétaire générale des ministères a apporté quelques précisions que je résume ainsi:
- Elle a conscience que l'effort demandé aux personnels est "très significatif";
- Elle a conscience des déséquilibres existant dans le pyramidage C, B, A;
- Le ministère a plaidé le fait que l'éducation nationale n'était pas sur-administrée mais sous-administrée;
- Il est demandé aux académies de développer les organisations les plus efficaces possibles pour répondre à la contrainte;
- Cependant, le taux de suppression n'est que de 0,7 à l'éducation nationale contre 2,6 aux affaires sociales.
Nous sommes donc censés avoir échappé au pire or si nous en croyons le président de la République dont rien ne laisse penser qu'il a changé de politique vis à vis de la fonction publique, le pire reste devant nous !
Dans les temps qui viennent, qui seront ceux de la fusion réalisées des académies, cela doit nous rendre particulièrement vigilants et exigeants sur:
- le devenir des anciens rectorats;
- l'articulation DSDEN / rectorat et ex-rectorat (signe: les SG de DSDEN ont réactivé leur association professionnelle...)
- les dispositifs de regroupements et de mutualisations en place et à venir;
- la mobilité des personnels (pas forcée, fonctionnelle et pas géographique...);
- L'accompagnement de la mobilité notamment en terme de formation (l'absence de formation dans le cadre d'une mobilité fonctionnelle peut conduire à terme plus ou moins bref à une mobilité géographique)
- Le devenir des personnels des CIO du fait de l'abandon par l'Etat d'une partie des missions.
Dans la mise en œuvre de l'agenda social, dont on peut craindre que les quelques perspectives positives soient compromises par les évènements récents, il nous faudra être particulièrement exigeant et attentif sur les mesures de requalifications tant attendues par nos collègues !
Les restructurations académiques peuvent être dans certains cas des alliées objectives des requalifications: Aucun recteur sauf à être d'une particulière incompétence n'a intérêt à laisser se désespérer des collègues qui peuvent lui être utiles; il faut faire le pari de l'intelligence et dénoncer la bêtise lorsqu'elle gouverne...
Sur la question des fusions et face au discours des autres organisations sur le sujet, il est bon de rappeler que le vote positif au recteur unique de la part de notre fédération en septembre 2017 ne constitue pas une approbation à la fusion des académies: Je vous rappelle que le schéma qui avait notre faveur était celui d'un recteur de région qui aurait eu une autorité hiérarchique sur ses autres collègues d'académies. Pour faire simple, c'est le le schéma préfectoral, toutes choses égales par ailleurs.
Enfin, sur le plan de l'actualité syndicale il n'aura échappé à personne que l'intersyndicale des policiers à laquelle participe l'UNSA a remporté une victoire pas négligeable en terme d'augmentation de salaires. Il peut être séduisant de comparer avec notre situation qui peut sembler être une impasse.
Ce n'est bien entendu pas comparable et je le résume ainsi: les personnels administratifs en action, combien de divisions ? Sans relativiser outre-mesure la victoire de nos camarades, il faut se souvenir également que les policiers ne sont pas payés de leurs heures supplémentaires à hauteur de près de 180 millions d'euro et que cette question n'est toujours pas résolue: là également, rien de comparable à notre situation. Enfin on peut imaginer la crainte d'un pouvoir quel qu'il soit à qui la police risquerait de faire défaut: Je ne vous fait pas un dessin, songeons à la fin de la 4ème République...
Cependant, cela ne doit pas nous interdire de réfléchir à des moyens d'action pour faire aboutir nos revendications: je suis preneur de vos suggestions en fonction de ce que vous sentirez du terrain. N'hésitez pas mais vous le faites déjà à vous rapprocher notamment des secrétaires régionaux de la fédération.
Bon courage à toutes et tous et, en dépit d'un contexte morose, souhaitons-nous bonnes fêtes de fin d'année et réussite pour nos revendications !