Congrès Académique - La Ravoire 20 Juin 2023 - QVT SERVICES ACAD - PROJET DE MOTION

Congrès Académique - La Ravoire 20 Juin 2023 - QVT SERVICES ACAD - PROJET DE MOTION

Actualité publiée le 19 juin 2023

Après le fiasco de SIRENH, Renoi-RH et son déploiement chaotique accable les personnels. A l'instar de l'ensemble des Académies, la nôtre est confrontée à des conditions déplorables de mise en place de ce progiciel censé moderniser, simplifier et faciliter le travail des équipes. Le Congrès Académique entend le dénoncer et saisir la formation spécialisée du CSA-SA pour un plan de prévention d'urgence spécifique aux collègues confrontés à Renoi-RH et demander d'urgence la mise en place des registres SST, des assistants de préventon et d'un DUERP à la hauteur des risques encourus.

MOTION AU CONGRES ACADEMIQUE DE LA RAVOIRE : UNE QUALITE DE VIE AU TRAVAIL DANS LES SERVICES ACADEMIQUES INACCEPTABLE

A&I a mené une enquête nationale qualité de vie au travail qui concluait en septembre 2022 que pour la plus grande majorité des personnels d’administration le volume de travail avait augmenté et les conditions de travail s’étaient dégradées.

En réponse le Ministère affirmait que dans toute conduite de politique RH il ferait du bien-être de ses personnels sa priorité.

Le déploiement du progiciel Renoi-RH vient, à l’instar du progiciel OP@LE dans les EPLE, démontrer l’abîme entre les paroles et les actes.

Après le fiasco de SIRHEN, notre Ministère a fait le choix d’une solution informatique mutualisée au niveau interministériel en matière de gestion des ressources humaines, allant de la gestion administrative à la pré-liquidation de la paye, en conformité avec les outils de la  DGFIP et au déploiement soi-disant progressif.


Une fois de plus sous la promesse de modernisation, le diable se cache dans la présentation officielle des bienfaits de cette solution : « RenoiRH s’attache à développer un faible taux de spécificités dans un souci d’harmonisation interministérielle, garantissant ainsi plus de fiabilité, de robustesse tout en facilitant les montées de version du progiciel ».


En guise de modernisation et de fiabilité les collègues s’arrachent les cheveux avec un système qui n’est pas interfacé avec les outils existants entraînant des saisies en masse manuelles, des retards considérables dans les campagnes de mutation et d’avancement, avec leur lot d’erreurs innombrables.

Le pire est que totalement mobilisés sur ce « déploiement » les services ne peuvent plus assurer une de leurs missions essentielles, répondre aux attentes de leurs collègues administratifs qui ne trouvent plus de réponses aux questions quotidiennes qui se posent à eux.

 
La goutte d’eau est intervenue le 2 juin, lors
d’une classe virtuelle, où la DGRH a annoncé aux personnels travaillant sur RenoiRH qu’il fallait mettre les bouchées doubles. Pour la rentrée, tous les dossiers devront être traités avant le 28 août, il va donc falloir, à nouveau, raccourcir les congés et anticiper.


Comment des agents qui, depuis plus d’un an, travaillent d’arrache-pied dans des conditions déplorables avec un logiciel qui dysfonctionne, peuvent-ils entendre cela ?


Comment anticiper la rentrée quand les campagnes d’avancement, mutation accusent du retard et que le nouvel outil ne permet de les assurer sereinement ?


De toutes les académies, à tous les niveaux de la hiérarchie, les réponses « en live » furent sans appel :

« C’est impossible ! » « Nous sommes tous proches du burn-out ! » « Les agents sont déjà partis ou arrêtés ! » les mots « maltraitance » et « suicide » ont été prononcés.


Or, quelques mois avant que la bascule sur le système Renoi-RH ne soit mise en œuvre, le CHSCTSA de notre Académie, saisi à l’unanimité des représentants du personnels suite à des évènements tragiques à la DEC, a missionné une délégation d’enquête aidée par un cabinet d’audit extérieur (SECAFI) expert habilité en matière de prévention des RPS à l’effet :

  • D’analyser les situations de travail au sein des services administratifs du rectorat, en particulier la DEC,
  • De détecter les facteurs de risques professionnels,
  • De proposer des mesures de prévention des risques sur la santé au travail et d’amélioration des conditions de travail.


Son diagnostic, après diffusion d’un questionnaire et de multiples entretiens individuels représentant plus de la moitié des effectifs du rectorat, a mis en lumière un niveau de mal-être atteint par les personnels administratifs du rectorat de Grenoble considérable :

  • 58% (197 agents) estiment avoir ressenti du mal-être ou de la souffrance au travail.
  • 81% des encadrants ayant répondu (80 agents) perçoivent des difficultés/souffrance au sein des équipes dont ils ont la responsabilité.
  • 64% (217agents) doivent cacher leurs émotions dans le cadre de leur travail.


Il a montré également l’indigence du système de prévention des risques professionnels : pas d’indicateurs de suivi pour évaluer et surveiller le niveau d’exposition aux risques professionnels des agents, un service SST dramatiquement sous doté (plus de psychologues du travail depuis janvier 2023 et recrutement en panne), une DRH qui a perdu la quasi intégralité de ses DDRHT rendant inopérante l’ambition affichée d’une RH de proximité efficiente, alors que les besoins explosent.

Récemment nous avons dénoncé en audience l’absence au Rectorat de registre SST, d’assistant de prévention et un traitement scandaleusement lent des fiches SST (exemple de l’EAFC)

Si les conclusions de l’audit ont été présentées à la formation spécialisée du nouveau CSA-SA, et qu’un plan d’action intégrant la mission actuelle d’accompagnement de la DITP (Direction Interministérielle de la Transformation Publique) prévoyant une mission spécifique pour la DPA a été arrêté, nombre d’agents interrogés ne comprennent pas l’imbrication des multiples dispositifs en cours et ne font pas confiance dans les décisions prises pour améliorer rapidement leurs conditions de travail.

Réunis en Congrès au Lycée du Granier le 20 juin, les adhérents, après en avoir débattu et délibéré, considèrent à l’unanimité :

  • que les conditions de déploiement de Renoi-RH sont inacceptables pour l’ensemble des personnels qui en ont la charge,
  • que de fait leur employeur les expose à des risques psycho-sociaux majeurs,
     
  • qu’ils demandent à leurs représentants de saisir officiellement la formation spécialisée du Conseil Social d’administration des Services Académiques de l’Académie de Grenoble afin d’évaluer les besoins spécifiques indispensables pour prévenir le renforcement des risques psycho-sociaux induits par le déploiement dans de telles conditions de Renoi-RH.
  • qu’ils demandent que la DRH s’engage sans délai à la mise en place dans tous les services d’un Registre Santé Sécurité Travail, à la désignation d’un ou plusieurs assistants de prévention au regard de l’éparpillement des services sur plusieurs sites et à missionner de façon prioritaire le conseiller de prévention académique à l’effet de mettre à jour le DUERP et d’y intégrer le plan d’actions issus des conclusions de la délégation d’enquête du CHSCTSA.
  • qu’ils encouragent vivement les personnels qui se sentent soumis à ces RPS à compléter des fiches SST et à prendre rendez-vous avec les médecins de prévention.